• Louis XIII de France


    Louis XIII dit le Juste (27 septembre 1601, Fontainebleau-14 mai 1643, Saint-Germain-en-Laye), roi de France et de Navarre (1610-1643). Il est le fils d'Henri IV et de Marie de Médicis et le père de Louis XIV.

    Son règne est marqué par l'affaiblissement des Grands et des protestants et la lutte contre la maison de Habsbourg. L'image de ce roi est inséparable de celle de son principal ministre, le cardinal de Richelieu.





    Biographie
    Le fils d'Henri IV et de Marie de Médicis
    L'enfance

    Louis XIII naît le 26 septembre 1601 au château de Fontainebleau. Il est le premier fils du roi Henri IV et de la reine Marie de Médicis. L'enfance du dauphin Louis nous est assez bien connue grâce au journal qu'a laissé son médecin, Jean Héroard. Tous les détails de son alimentation, sa santé et de sa vie intime y sont notés. Le futur roi est installé dès le mois de novembre au château de Saint-Germain-en-Laye, où il retrouve les enfants illégitimes de son père, puis plus tard ses frères et soeurs le rejoignent au château. Il est baptisé le 14 septembre 1606 à Fontainebleau, son parrain est comme il est d'usage le pape Paul V, représenté par le cardinal de Joyeuse.

    Du château de Saint-Germain, le jeune Louis XIII sort peu, sa mère Marie n'aime pas beaucoup que son fils entre en contact avec les habitants. Le dauphin est rapidement attiré par la musique et reçoit souvent des musiciens dans ses appartements[3]. Il joue lui aussi de certains instruments et chante. La danse, la peinture et le dessin seront aussi les distractions préférés du futur souverain, mais ce qu'il préfère, ce sont les armes et ce qui touche au militaire.

    Très tôt il se découvre une passion pour les armées, les chevaux et parle souvent de guerre. Il s'exerce très jeune à l'arc et à l'arquebuse[4] et aime faire appliquer les obligations cérémoniales de ses gardes. Il reçoit sa première leçon à l'age de sept ans de la part de son précepteur le poète Nicolas Vauquelin Des Yveteaux; il ne montre pas un grand intérêt pour les lettres, que ce soit en français ou en latin, pour la géométrie, les mathématiques, seule l'histoire semble le passionner un peu, en dehors des activités artistiques et militaires. Jugé insuffisant, Des Yveteaux est remplacé en 1611 par le philosophe Nicolas Le Fèvre, qui meurt en novembre 1612 et est remplacé par M. de Fleurence. Il a pour gouverneur le militaire Gilles de Courtenvaux de Souvré.

    Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, malgré le fait que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le dauphin soit dressé pour servir le Roi et la Reine. Son père montre toutefois des signes d'affection en demandant à ses enfants de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage. Ses relations avec sa mère sont tout autres. Il ne montre pas de signes d'affection pour elle et cette dernière non plus. Il n'est jamais ravi d'aller la voir et refuse plusieurs fois de la servir, au contraire de ce qu'il fait avec son père, avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre.
    Louis, l'orphelin de père.

    À la mort d'Henri IV en 1610, Louis XIII monte sur le trône. Il n'a que 9 ans. Le pouvoir est alors assuré par sa mère Marie de Médicis, qui gouverne le royaume comme régente. La majorité du roi est proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï qui accaparent les plus hautes charges de l'État.

    Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le petit roi n'a pas une enfance joyeuse. Tout d'abord, il ne trouve aucun substitut à l'amour paternel auprès de sa mère Marie de Médicis, qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui-même. Il souffre peut-être en outre de ce que Marie de Médicis lui laisse trop paraître sa préférence pour son troisième fils, Gaston, duc d'Anjou, puis duc d'Orléans (à la mort du second fils, Nicolas, duc d'Orléans, né en 1604, chéri par le petit roi, mort dès 1611), qui était un très gracieux et aimable enfant[réf. nécessaire].
    Louis face à la régence de sa mère.

    Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son mal-être. En grandissant, Louis XIII devient un être taciturne et ombrageux. Il y a pourtant en Louis XIII, à côté de ces défauts, un fort sens de la dignité royale, une volonté d'être digne de son père Henri IV. Il s'indigne de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue dans un coin du Louvre.

    Or la régence de Marie de Médicis est très difficile : la gestion des affaires par son gouvernement est mauvaise, et les forces du royaume hostiles à la centralisation du pouvoir qu'avait initiée Henri IV en profitent. De graves troubles éclatent dans le royaume (religieux, nobiliaires, sociaux), ce qui provoque des Etats Généraux inutiles et une instabilité politique. La politique pro-italienne et pro-espagnole de la Reine crée chez le petit roi un très lourd sentiment d'amertume. Le 21 novembre 1615 à Bordeaux, Marie de Médicis marie le roi à Anne d'Autriche, infante d'Espagne. Pour Louis, c'est une humiliation de plus, car, conformément à la mémoire des choix de son père, il ne voit en Anne qu'une Espagnole et par conséquent une ennemie. Le roi, qui n'a que quatorze ans, pour éviter toute demande de divorce par l'Espagne, est obligé de consommer le mariage comme en témoigne son médecin dans ses notes personnelles, prises heures par heures et qui relatent avec précision la vie du jeune Louis XIII. Le roi est traumatisé par ce rapport obligatoire, au point qu'il attendra quatre ans avant de regagner, poussé par le duc de Luynes, le lit de la reine, son épouse.


    Un souverain qui affirme son autorité

    Après la régence mouvementée et pro espagnole de sa mère, Louis XIII rétablit progressivement l'autorité royale en brisant les privilèges des protestants, ceux des "Grands", et l'encerclement des Habsbourg par une politique conflictuelle conduite par son ministre Richelieu.
    Sortir de la régence de la reine-mère.

    C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède au pouvoir. Poussé par son favori Luynes il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini et fait exécuter la Galagai sa femme, dame de compagnie de sa mère. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Dans la réalité Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.

    En 1619, la reine-mère s'échappe du château de Blois et lève une armée contre son fils qui choisit de se réconcilier avec elle, lors du Traité d'Angoulême le 30 avril 1619, lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au Conseil. En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la bataille des Ponts-de-Cé le 7 avril 1620, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu.
    Contre les protestants.

    À peine la paix faite, le roi se rend à Pau en Navarre, dont il est le souverain, pour y rétablir le culte catholique interdit par les protestants depuis un demi-siècle. Dès lors, il entend mettre fin aux privilèges politiques et militaires dont bénéficient les protestants depuis l'Édit de Nantes et imposer le catholicisme d'État à tous ses sujets. De 1620 à 1628 (siège de La Rochelle), il combat et massacre les protestants, pille et détruit les fortifications de leurs places-fortes.

    Il mène une première campagne contre les protestants en 1621 et permet la prise de Saint-Jean-d'Angély, mais il échoue devant Montauban en grande partie du fait de l'incompétence de Luynes. Celui-ci meurt de la scarlatine durant le siège de Monheurt, alors qu'il était déjà tombé en disgrâce.

    Le duc de Rohan défend Montauban puis Montpellier contre les troupes de Louis XIII. Finalement un accord est conclu entre les deux parties, le 19 octobre 1622. Louis XIII signe l'Édit de Montpellier confirmant l'Édit de Nantes : extension de la liberté d'exercice de culte des protestants et limitation à deux du nombre de leur places de sûreté (La Rochelle et Montauban).


    Le choix de Richelieu

    Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de se lier à un seul ministre, gouverne avec Brûlart de Sillery et son fils, le marquis de Puisieux, ainsi qu’avec La Vieuville qui sont vite disgraciés pour incompétence.

    En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer le cardinal de Richelieu au conseil du roi, prélat qui a été le représentant du clergé aux États généraux de 1614 et ministre du gouvernement Concini. La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrit : « Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté » pour signifier au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation du Roi avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cet éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ».

    Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique. Mais le Cardinal, beaucoup plus posé et responsable, semble respecter beaucoup plus la fonction que l'homme. Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de Habsbourg à l'extérieur.

    Richelieu combat les protestants moins d'une façon planifiée que pour assurer l'autorité de l'Etat. Toutes les guerres contre les huguenots sont déclenchées par le soulèvement d'un de leurs chefs (duc de Rohan, Benjamin de Rohan, duc de Soubise). Même le siège de la Rochelle n'est sans doute pas souhaité jusqu’à ce que Rohan déclenche les hostilités. La reddition de cette dernière ville, après un très long siège qui s'achève en 1628, est suivie de la promulgation de l’édit de grâce d’Alès (28 juin 1629), interdisant les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté protestantes, mais maintenant la liberté de culte dans tout le royaume sauf à Paris.


    Une politique conduite par Richelieu contre les Grands et l'Espagne Affaiblir les Grands

    Louis XIII doit faire face à l’hostilité d’une partie de la famille royale à l'égard de Richelieu et de sa politique anti-espagnole.

    Il se brouille avec sa femme : en 1626, la reine, poussée par la duchesse de Chevreuse, participe au complot du comte de Chalais, ayant pour but d'assassiner le roi. À partir de cette date, le couple vit séparé. Dès le début de l'implication de la France dans la guerre de Trente Ans, Anne d'Autriche tente de renseigner secrètement l'Espagne sur les dispositions militaires et politiques françaises (bien qu'elle soit tenue à l'écart de toutes les décisions du roi). La trahison est découverte mais l'affaire est finalement étouffée par le roi lui-même, qui est trop pieux pour penser sérieusement à un divorce de répudiation, qui provoquerait en outre des difficultés avec le Saint-Siège.

    Il écarte également définitivement sa mère lors de la journée des Dupes (10 novembre 1630), pendant laquelle la cour croit le cardinal congédié, à la suite d’une violente altercation entre le roi et la reine-mère. Cette journée se termine par l'exil de la reine-mère à Moulins (le roi ne la revit plus jamais), l'emprisonnement du chancelier Michel de Marillac et l'exécution du frère de celui-ci, le maréchal de Marillac, pour des motifs fallacieux.

    Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par Gaston d'Orléans, son frère et potentiel héritier, et faire enfermer nombre de ses demi-frères comme le duc de Vendôme. Conscient des dilemmes qui agitent le roi, Pierre Corneille lui dédie plusieurs répliques du Cid.

    Le roi veut aussi rabaisser l'orgueil des Grands du royaume et se montre inflexible à plusieurs reprises, ordonnant l'exécution du comte de Montmorency-Bouteville pour avoir violé l'interdiction des duels et celle du duc de Montmorency pour révolte. La légende qui fait de Louis XIII un fantoche soumis à Richelieu a pour origine le refus de nombre de contemporains de donner au roi le crédit des nombreuses exécutions qui eurent lieu sous son règne.
    Louis XIII veut que les enfants de la noblesse, trop souvent rebelles, soient réunis non loin de Paris et crée en 1638 le Collège de Juilly pour leur inculquer l'amour de leur roi dans un lieu où il pourra leur rendre visite régulièrement.


    Briser l'encerclement espagnol

    Depuis François Ier, la France est encerclée par les possessions des Habsbourg, puissance catholique et coloniale dominante, qui soutiennent en général les révoltes contre le Roi. Reprenant la politique de son père, Henri IV, Louis XIII et Richelieu attendent l'occasion favorable pour desserrer cette domination diplomatique. Depuis la mort de son père, la guerre contre l'Espagne a été à chaque fois reportée. L'attention du roi est, à partir de 1631, obnubilée par la guerre de Trente Ans.

    Le redressement de la France par Richelieu amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles. La diplomatie française se rapproche des ennemis de l'Espagne, et particulièrement des puissances protestantes et finance ses ennemis. Pendant plusieurs années, les deux pays se contentent d'une guerre froide (passage du pas de Suse et Guerre de Succession de Mantoue). L'année 1635 marque un véritable tournant : la France déclare la guerre ouverte à l'Espagne. Le roi est dans une position internationale délicate, puisqu'il se retrouve en conflit avec deux rois catholiques : Ferdinand III du Saint-Empire et Philippe IV d'Espagne et allié du protestant Gustave II Adolphe de Suède. Désormais, jusqu’à la fin du règne, le roi est engagé dans une terrible guerre durant laquelle il commande plusieurs fois personnellement (siège de Corbie). Il occupe ainsi la Catalogne révoltée dans la guerre des Faucheurs (1641). Après quelques années difficiles, l'armée française vient peu à peu à bout de l'armée espagnole.






    Assurer la continuité et la succession du roi

    L'absence d'héritier favorise les complots

    Le souci majeur de Louis XIII, durant son règne, est d'être de nombreuses années sans héritier mâle. D'une santé médiocre, secoué par de violentes maladies, le roi manque à maintes reprises de mourir subitement sans héritier : cela entretient chez les prétendants au trône de grandes espérances (Gaston d'Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret...). La très difficile relation qu'entretient le roi avec la reine augmente les espoirs de ces princes, qui toujours mêlés à des complots, espèrent bien que le roi n'aura jamais d'héritiers.

    La naissance du dauphin, futur Louis XIV, en 1638 après 23 ans de mariage, alors que le roi et la reine ont 36 ans, le font surnommer « l'enfant du miracle ». Les mémorialistes diffèrent sur l'attitude du roi à l'égard de son héritier : Tallemant des Réaux dit que le roi considéra son fils d'un œil froid, puis se retira. Tous les autres mémorialistes, dont l'ambassadeur de Venise Contarini qui était présent, disent que le roi tomba à genoux devant son fils et l'embrassa. Louis XIII et Anne d'Autriche ont en 1640 un second fils, Philippe, futur duc d'Orléans. Ces deux naissances limitent les complots à ceux qui veulent prendre la place du Cardinal, malade (complot du marquis de Cinq Mars).



    Le décès de Richelieu, la montée de Mazarin et la mort du Roi

    Après la mort du cardinal, en décembre 1642, le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercœur et le duc de Beaufort. Toutefois, il poursuit la même politique. Il fait entrer au conseil d'État un des proches collaborateurs de Richelieu, le Cardinal Mazarin qui devient vite premier ministre de fait, (le Roi n'a pas nommé de premier ministre, mais au bout de quelques mois, lorsque le secrétaire d'État à la guerre, Sublet de Noyers démissionne, le roi nomme pour le remplacer un des protégés de Mazarin, Michel Le Tellier).

    Après six semaines de terribles coliques et vomissements, Louis XIII meurt le 14 mai 1643 (33 ans jour pour jour après son père Henri IV, assassiné le 14 mai 1610), à 41 ans, des conséquences d'un mal aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn. Il est toutefois probable que cette maladie chronique ne fit que l'affaiblir et que le coup de grâce lui est donné par son médecin, Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante purges pratiquées sur le roi dans les deux dernières années de sa vie. Son corps est porté à la Basilique Saint-Denis sans aucune cérémonie, selon son propre désir pour ne pas accabler son peuple d'une dépense excessive et inutile. Juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme, la nouvelle Régente. Anne d'Autriche n'en tient pas compte et le fait casser dès qu'elle en a connaissance.


    Personnalité et bilan : un roi fragile qui rétablit l'autorité royale

    « Louis le Juste » : un roi religieux

    Louis XIII est très pieux, profondément catholique. S'il est tolérant envers les protestants, c'est par respect de la réconciliation accomplie par son père. Marie de Médicis a tout de même veillé à ce que son fils reçoive une éducation catholique sévère. Louis XIII a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne aux superfluités de la vie. Les difficultés qu'il rencontre en 1638, ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières. Par certains côtés, il parait faire preuve plus de religiosité que de religion. Sa politique religieuse active rallie le clergé ce qui limite les contestations catholiques à sa diplomatie d'alliance avec les puissances protestantes contre les Habsbourg.

    Le roi contrôle par son gouvernement centralisateur les autorités locales dans le souci du bien-être des peuples et du salut de ses États. Il est à l'origine de l'édit qui fait obligation aux évêques d'octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il permet le retour de l'école des Jésuites de Clermont à Paris et ouvre celle-ci aux fils de la bourgeoisie. Il aide également Saint Vincent de Paul à fonder une congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus pauvres. Le corps des Intendants remplace les baillis et sénéchaux dans l'administration du territoire[réf. nécessaire]. Sous son règne est frappé le premier Louis d'or. Il achève la construction du pont Neuf, fait creuser le canal de Briare et crée le premier office de recensement des chômeurs et invalides. Toutefois, le poids des conflits pèse lourd en fiscalité.




    Un roi guerrier qui agrandit son royaume

    Louis XIII est un roi-soldat comme son père. Depuis toujours, il est passionné par les chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve fréquemment sur les champs de bataille, où il montre un grand courage. En temps de paix, la chasse est son passe-temps favori. Il ne craint pas de dormir sur la paille, quand ses chevauchées l'emmènent loin de la ville. Il écrit des articles militaires pour la Gazette de Théophraste Renaudot. Quoique passionné par le dessin et la danse, Louis XIII, n'est pas un roi mécène. La seule statue à son effigie fut fondue à la Révolution. Il a cependant protégé le peintre Georges de La Tour, voulu faire rester Poussin en France et promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.

    Il affirme nettement l'unité du Royaume, contre les protestants, les grands et l'Espagne, en général par l'usage de la force. Le Béarn et la Navarre sont rattachés à la couronne tandis que les protestants cessent de former un « État dans l'État ». Perpignan, le Roussillon, et la Catalogne en révolte contre l'Espagne sont annexés à la France, de même que l'ensemble de la Savoie et du Piémont, ainsi que la ville de Casale Monferrat. Au nord, une grande partie du Hainaut est conquise avec la prise d'Arras. À l'est, la Lorraine est intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin, le roi subventionne les expéditions de Champlain au Canada et favorise le développement de la Nouvelle-France.

    Il autorise aussi, pour la France, la traite négrière en 1642. Tous les ports francais y participeront, en premier lieu ceux de Nantes et de Bordeaux mais aussi le Havre, Marseille, Brest, Lorient, La Rochelle ou St-Tropez. La traite suscite néanmoins de violentes protestations.


    Une sexualité ambiguë

    De nombreux témoignages historiques ont conduit les historiens à s'interroger sur la sexualité de Louis XIII.
    Une misogynie avouée

    Son rejet des vanités entraine chez lui une grande méfiance des courtisans en général et, surtout, des femmes qu'il considère comme frivoles et vicieuses. Il vise ainsi une réputation d'austérité.

    Son épouse est délaissée: dès la nuit de ses noces avec Anne d'Autriche, le jeune Louis XIII a "de la honte et une haute crainte" selon les mots d'Héroard à aller voir la reine, contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs. Il la néglige ensuite assez souvent. Toutefois, la plupart des historiens et des romanciers qui soutiennent la thèse d'une non consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant la naissance de Louis XIV oublient que la reine fit trois fausses couches, dont l'une consécutive à une chute accidentelle dans un escalier.

    Sa santé fragile et sa religiosité peuvent expliquer pour part cette distance vis-à-vis d'une épouse imposée par sa mère. Sa méfiance politique (justifiée) joue un rôle au moins aussi important. Autre raison; le souvenir de la mésentente politique et conjugale entre ses parents: outre sa position antiespagnole, Marie de Medicis reprochait à Henri IV ses infidélités ouvertes (Louis avait été élevé avec ses demi-frères).

    Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques il est vrai : l'une avec Marie de Hautefort, future duchesse d'Halluin, l'autre avec Louise de La Fayette, avec laquelle il voulut se retirer à Versailles.
    La place de ses favoris

    L'existence de favoris forcent les contemporains et les historiens à s'interroger sur une possible homosexualité du roi : le duc de Luynes, Blainville, Vendôme (commandeur de Souvray), Montpuillan-la-Force, le marquis de Toiras, le marquis de Grimault, Baradas, le duc de Saint-Simon et marquis de Cinq-Mars (que Richelieu aurait présenté au roi pour diminuer l'influence de Marie de Hautefort).

    Les sources à cet égard sont Gédéon Tallemant des Réaux (principale source), chroniqueur assez hostile à Richelieu, mais aussi Héroard, Ménage et Saint-Simon. Ainsi par exemple dans l'extrait suivant de des Réaux : Le Roi commença par son cocher Saint-Amour à témoigner de l'affection à quelqu'un. Eunsuite, il eut de la bonne volonté pour Vendôme, le commandeur de Souvray et Montpuillan-la-Force...qui furent éloignés l'un après l'autre par la reine mère. Enfin monsieur de Luynes vint.

    Les récits de Tallemant des Réaux étant pour l'essentiel constitués de témoignages de seconde, voire de troisième main, ce dont l'auteur ne se cache pas, les historiens qui ont depuis examiné la thèse de l'homosexualité ou de la bisexualité de Louis XIII n'ont pu, comme pour la plupart des personnages historiques probablement homosexuels, apporter de preuves définitives, non plus que de preuves de la thèse de la stricte hétérosexualité de Louis XIII. L'argument de l'impuissance ou de l'homosexualité latente du Roi permit de développer des hypothèses romanesques sur la bâtardise des fils du Roi.




     


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