• 1698-1710 La chapelle

    Sous LOUIS XV

     

    En 1715, le nouveau roi n’étant qu'un enfant, son tuteur Philippe d’Orléans (dit le Régent, cousin germain éloigné au 2e degré de Louis XV) quitta Versailles le 9 septembre et s’installa dans sa résidence parisienne du Palais-Royal et la Cour aux Tuileries. Durant cette Régence, le duc de Noailles proposa de raser le château.

    1717, Pierre le Grand, tzar de Russie, visita Versailles et résida au Grand Trianon.

    1722, âgé de 12 ans Louis XV se réinstalla à Versailles dans les appartements Louis XIV.

    Le nouveau souverain se montra soucieux de faire respecter les traditions de Versailles. L’ère des grandes constructions était révolue et le château ne retrouva plus le lustre des années Louis XIV — Louis XV n’appréciait pas particulièrement Versailles. Quand il s’y trouvait, il se réfugiait souvent dans les Petits Appartements dans les attiques, au-dessus de ses Grands Appartements. Mais la plupart du temps, il séjourna au Trianon, à Marly, à Compiègne ou à Fontainebleau, ou encore dans de petites résidences à proximité de Paris.

    Les premières transformations consistaient en :

     

     

     

    la démolition de l’appartement des Bains et l’escalier des Ambassadeurs,

    les constructions du salon d’Hercule (au plafond de F. Lemoyne), de l’Opéra et du Petit Trianon,

    la transformation des appartements du Roi, de la Reine et des princes de la famille royale progressivement transformés pour s’adapter aux goûts de l’époque et rendus plus confortables. Ange-Jacques Gabriel prendra en charge ces modifications.

     

    La nouvelle administration des Bâtiments, à la tête de laquelle se trouvait depuis 1708 le duc d’Antin, entama la décoration de la grande salle (salon d’Hercule) sous la responsabilité de Robert de Cotte qui dirigea les travaux suivant les projets élaborés dans les dernières années du règne de Louis XIV. Ce salon achevait le Grand Appartement de Le Brun et l’esprit de grandeur rejoignait celui du siècle précédent. Les parois furent recouvertes de marbres choisis par Louis XIV de son vivant et décorées par deux œuvres de Véronèse. La nouveauté résidait dans le plafond compartimenté d’aucun cadre sculpté. François Lemoyne saisit l’occasion de rivaliser avec Véronèse en peignant : « L’Apothéose d’Hercule ». Le salon d’Hercule reliait les appartements du Roi au vestibule de la chapelle. Plus tard, Gabriel envisagea de remplacer l’escalier des Ambassadeurs par un nouvel escalier qui déboucherait dans cette salle.

    1729, début des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine. Robert de Cotte fournit les dessins des nouvelles boiseries.

    1735, achèvement des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine par Gabriel père et fils

    1736, inauguration du salon d’Hercule.

    1738 à 1760, les pièces de l’appartement de collectionneurs de Louis XIV furent constamment remaniées. Les travaux commencèrent en 1738 par la création de la chambre à coucher privée du Roi, et se stabilisèrent vers 1760.

    1741, Philibert Orry, qui avait remplacé le duc d’Antin, fit procéder à l’achèvement du Bassin de Neptune ;

    1742, Louis XV accorde audience à Saïd Méhemet Pacha, ambassadeur extraordinaire du Grand Seigneur.

    1745, à la tête de l’Administration des Bâtiments du Roi, Charles François Paul Le Normant de Tournehem succéda à Philibert Orry, grâce à l’influence de sa pupille – peut-être même sa fille naturelle – Madame de Pompadour.

    1750, Louis XV introduisit un nouveau type de pièces dans les appartements royaux : la salle à manger des retours de chasse.

    1751, décès de Tournehem qui fut remplacé par le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour. Sous ses directives vont se révéler : l’architecte Ange-Jacques Gabriel, et deux sculpteurs de boiseries, Verbeckt et Rousseau. C’est l’appartement de Marie Leczinska qui fournit à Gabriel et à Verbeckt l’occasion de travailler ensemble.

    1752, destruction de l’escalier des Ambassadeurs, de la Petite Galerie et du cabinet des Médailles. Ces témoins glorieux du règne de Louis XIV furent détruits pour la création d’un appartement destiné à l’aînée des Filles de France : Madame Adélaïde.

    1755, la seconde transformation consistait à réunir l’ancien cabinet du Roi (ou du Conseil) avec le cabinet des Thermes (ou des Perruques) pour former le grand salon du Conseil. Jules Antoine Rousseau sculpta les boiseries dorées. Gabriel réutilisa une partie des anciens panneaux pour décorer les murs. Au second étage se développaient les cabinets intérieurs du roi. Dans cette partie du château aucune dorure ne colorait les boiseries. Des couleurs vives et variées égayaient les statues, peintes selon les techniques élaborées par Martin, l’inventeur du fameux « vernis Martin ». L’élément essentiel de cet appartement était une petite galerie éclairée sur la cour de Marbre. Des tableaux de Boucher, Carle Van Loo, Lancret, Pater et Parrocel étaient accrochés sur les boiseries colorées.

    Pendant toute sa carrière Gabriel fit face à des problèmes de logement. La reine mit au monde huit princesses :

     

     

     

    Madame Toisième et Madame Thérèse moururent très jeune,

    Madame Henriette fut emportée par la maladie en 1752.

    Madame Elisabeth devint duchesse-infante de Parme.

    Madame Louise prit le voile et se retira au Carmel de Saint-Denis.

    Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie y ont vécu longtemps avant de le quitter pour le château de Bellevue, ancienne demeure de la marquise de Pompadour, que leur donna Louis XVI à son avènement.

     

    Pour loger toutes ces princesses, dans des appartements qui conviennent à leur rang, Gabriel effectua de multiples travaux. Au fil des années Mesdames changèrent d’appartements, passant de l’Aile du Midi à l’Aile du Nord, et au rez-de-chaussée du Corps Central (et même au premier étage comme nous l’avons noté pour Adélaïde). Ces déménagements successifs aboutirent à la disparition compète de l’Appartement des Bains, de l’Escalier des Ambassadeurs, et au cloisonnement de la Galerie Basse. Ces appartements furent détruits par Louis Philippe, quelques splendides boiseries ont échappé à ce saccage et nous témoignent du luxe qui régnait chez Mesdames.

    Selon la tradition établie sous Louis XIV, le dauphin et son épouse prirent possessions des deux appartements du rez-de-chaussée situés sous l’appartement de la Reine et, en retour d’équerre, sous une partie de la galerie des Glaces. De merveilleuses décorations furent alors créées. Le XIXe siècle ravagea cet ensemble. Seul fut conservé la chambre du Dauphin et la bibliothèque.

    1757, le 5 janvier, attentat de Damiens contre le roi.

    1761 à 1768 Ange-Jacques construit le Petit Trianon

    1769, la princesse Adélaïde déménagea et son appartement fut réuni à celui de Louis XV. Les deux pièces importantes de l’appartement intérieur étaient la nouvelle chambre du roi et son cabinet intérieur (cette dernière formant la plaque tournante entre les anciens salons et les « Salles Neuves » de l’appartement d’Adélaïde.

    Dans la seconde partie du règne de Louis XV des projets de reconstruction des façades en regard de la ville vont prendre corps. On reprochait aux murs de Le Vau leurs matériaux et leur disposition.

    1770, le 16 mai, mariage du dauphin (futur Louis XVI) avec Marie-Antoinette de Lorraine, archiduchesse d’Autriche, célébré dans la chapelle royale. Dans un même temps aura lieu l’inauguration de l’Opéra Royal à l’occasion du festin royal, elle marque le sommet de l’art de Gabriel.

    1771 Gabriel présenta au roi son « Grand Projet » de reconstruction de toutes les façades côté ville. Seule l’aile droite, qui menaçait ruine, fut édifiée. Avec son pavillon à colonnes, les règles de l’architecture classique furent respectées. Le roi donna son agrément à ce projet. Comme l’argent manquait dans les caisses royales, Madame du Barry se chargea de réunir les fonds à cette opération.

    1772, Les travaux du « Grand Projet » débutèrent et ne furent jamais achevés mais donnèrent naissance à l’Aile Louis XV. À l’intérieur de l’aile, les travaux du grand escalier dit Grand Degré débutent, mais ne seront achevés qu’en 1785. À la fin de l’Ancien Régime, le palais sera la résidence royale la plus luxueuse de toute l’Europe.

    Pendant que Gabriel poursuivait son œuvre la vie de la cour continuait, toujours brillante et luxueuse, émaillée de bals et de fêtes. La distraction favorite de ce siècle fut le théâtre. On appréciait Voltaire pour ses tragédies et sa prose. Madame de Pompadour donnera une grande impulsion à ce mouvement.

    Louis XV fut responsable de la destruction d’ensembles splendides du temps de Louis XIV, mais il avait su créer à l’intérieur du palais de magnifiques décorations. Les jardins et en particulier Trianon s’étaient enrichis du Pavillon Français et du Petit Trianon.


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